(février/mars 2024)
Depuis le 15 avril 2023, la guerre au Darfour (Soudan) pousse des milliers de réfugiés, pour la plupart des femmes et des enfants de la communauté Massalit, en direction du Tchad voisin. Tous fuient la milice sanguinaire des Forces de soutien rapide (FSR) qui procède à un véritable nettoyage ethnique.
Les paramilitaires soutenus et armés par les Émirats Arabes Unis, pillent les villages, massacrent les hommes et violent les femmes. Les réfugiés sont actuellement plus de 550.000 à survivre dans les camps répartis le long de la frontière, et notamment dans la ville d'Adré. Dans un dénuement total, ils dépendent presque exclusivement de l'aide humanitaire apportée par les ONG et l'État tchadien. Cette crise humanitaire, peu médiatisée, pourrait encore s'aggraver avec le risque sévère de famine qui s'accroît au Darfour.
Kérim Brahim Mahamad est âgée de 24 ans et mère de 3 enfants, dont la dernière, Faiha, est née dans le centre de transit d'Ambélia. Réfugiée Massalit, elle est originaire d'El Diméné, au Darfour (Soudan). Ses parents et ses deux frères ont été tués. Elle même a subi des violences sexuelles de la part des milices des FSR.
Selon les chiffres du UNHCR (Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés), 87% des réfugiés en provenance du Darfour, sont des femmes et des enfants. Les hommes sont tués par les Forces de soutien rapide (RSF).
La distribution de vivres et produits d'hygiène (céréales, huile, haricots, sel et savon) se déroule dans le calme, malgré les heures d'attente, sous une chaleur écrasante (43° C), début mars 2024.
Entre le camp d'Ambélia et la ville d'Adré, le transport des personnes et des marchandises se fait majoritairement à l'aide de remorques tirées par des chevaux souvent faméliques.
Centre de transit d'Adré, des réfugiés Soudanais ayant échappé aux paramilitaires des RSF, attendent de recevoir de la nourriture distribuée par le PAM (Programme alimentaire mondial).
Au "Centre des Femmes et des filles d'Ambélia", les réfugiées disposent d'un espace de discussion et de soutien psychologique gérés par l'équipe d'International Rescue Committee (IRC). Une aide indispensable pour ces personnes traumatisées et souvent victimes d'agressions sexuelles et de viols commis par les soldats des FSR.
"Quand la guerre a éclaté, j'étais à Khartoum. Le 15e jour du ramadan, en 2023, j'ai reçu une balle dans le pied. J'ai pu passer la frontière et j'ai été soigné à l'hôpital d'Adré", raconte Nourasdin Ismael Mahamad, 22 ans.
Des Soudanais, blessés par balles par les milices des FSR, attendent pour les soins dans le centre de Médecins sans frontières.
Djimta, Noël, Yvonne... de l'IRC, emballent des savons qui seront ensuite distribués dans les centres d'accueil des réfugiés d'Ambélia, Adré, Ourang ou encore Tongori.
Près du camp d'Ourang, des jeunes tchadiens se protègent du soleil sous des arbres. Des tensions existent entre ces habitants et les réfugiés soudanais du camp qui ont besoin de bois pour alimenter le feu et cuisiner.
Dans le camp d'Ourang, l'équipe de l'IRC fait de la prévention en matière d'hygiène auprès des plus jeunes.
La santé des enfants est une problématique prise très au sérieux par les ONG qui craignent la propagation de maladies.
Le camp de Tongori est constitué de cabanes en matériaux traditionnels. Il abrite plusieurs dizaines de milliers réfugiés.